Vous allez découvrir les causes de l’ennui au travail, ses conséquences sur votre bien-être et la manière dont vous pouvez en sortir.
En effet, l’ennui au travail est fréquent pour de nombreuses personnes.
Il l’est encore plus pour les personnes curieuses de tout et qui passe rapidement d’un sujet à l’autre : les multipotentiels !
Alors même si je n’aime pas les étiquettes, elles sont néanmoins nécessaires pour mettre des mots sur ce que l’on peut vivre dans son quotidien.
Cela aide à mieux se comprendre et aussi, évite de croire que nous avons un problème lorsque notre entourage ne comprend pas toujours les problématiques auxquelles nous sommes confrontés.
L’ennui au travail peut conduire bore-out, dont on entend moins parler que le burn-out, alors qu’il présente des conséquences non négligeables sur notre santé.
Qu’est-ce que le bore-out ?
A l’inverse du burn-out où l’on est victime de surmenage, le bore-out peut se traduire par “un surplus d’ennui”.
C’est un ennui profond que l’on peut ressentir au travail et s’il s’installe dans la durée, il peut avoir des conséquences sur notre santé.
En effet, il peut entraîner un épuisement physique et moral profond voire une dépression.
Et aussi une perte d’estime de soi.
J’insiste sur ce dernier point, alors même que vous vivez de l’ennui au travail, sans tomber dans le bore-out, votre estime de soi peut en pâtir avec le temps.
D’où l’importance d’en sortir.
Pour ma part, c’est l’une des raisons qui m’a poussé à quitter l’entreprise pour laquelle je travaillais. Je sentais bien que j’allais finir en bore-out si je laissais la situation s’installer trop longtemps.
Quelles sont les causes de l’ennui au travail ?
Les causes de l’ennui au travail peuvent être nombreuses.
1. La monotonie au travail
Vous faites les mêmes tâches, jour après jour, mois après mois, année après année.
Même si cela peut vous rassurer et vous donner le sentiment d’être en sécurité, vous ressentez tout de même de l’ennui.
Sans tomber dans le bore-out, votre estime de soi se dégrade peu à peu avec le temps.
Et si vous êtes multipotentiel, ce n’est pas pour vous un emploi routinier où les journées se passent et se ressemblent.
C’est d’ailleurs ce que j’ai très vite remarqué dans mes débuts dans la vie active.
Alors que je ne pouvais pas dire “avoir fait le tour de mon métier” lors de mes débuts dans la profession d’avocat, j’ai ressenti assez vite le besoin d’avoir des activités annexes.
C’est là que je me suis rapprochée des revues juridiques pour proposer des sujets d’article.
Une fois que cette nouvelle activité faisait partie de mon quotidien, j’ai souhaité donner des cours de droit.
Et là encore après mes débuts dans l’enseignement, j’ai essayé de diversifier le type de structures dans lesquelles je pouvais intervenir.
2. Un manque de challenges
Lorsque l’on a un profil multipotentiel, on a besoin d’être stimulé intellectuellement.
Il arrive que vous ayez l’impression d’être limité dans votre poste actuel.
Vous voudriez faire beaucoup plus que votre supérieur hiérarchique vous permet de faire.
Votre poste actuel ne vous permet pas de relever des défis.
Pour ma part, lorsque j’étais avocate. Comme je m’étais spécialisée en droit public des affaires, je faisais beaucoup de conseils.
Pour ce qui est des contentieux, mes dossiers relevaient pour la plupart des juridictions administratives.
Du coup, je passais mes journées derrière mon ordinateur. Les journées étaient longues et chronophages.
C’était l’associé pour lequel je travaillais, qui était en relation directe avec les clients, même s’il me laissait les contacter pour gérer leur dossier. Le côté relationnel me manquait dans mon quotidien.
C’est à la suite d’une de mes uniques plaidoirie que je me suis lancée le défi de donner des cours.
En fait, à l’école, je faisais partie des personnes, installées au milieu ou au fond de la classe, qui n’aimaient pas parler en public. Cela peut paraître surprenant pour quelqu’un qui a choisi d’être avocat mais c’était bel et bien le cas.
Je me disais qu’avec le temps, cela passerait. Sauf que ce n’était pas le cas.
Jusqu’au jour où j’en ai eu assez de ne pas me sentir à l’aise à l’oral.
C’est donc pour cela que je me suis rapprochée de structure pour proposer mes services en tant que chargée d’enseignement.
Si on regarde de plus près, c’était un challenge pour moi ! Le challenge d’oser parler devant un groupe de plusieurs personnes.
C’était aussi un moyen pour moi d’avoir une nouvelle expérience, à savoir créer des supports pédagogiques et transmettre des connaissances à des étudiants. Cela nourrissait mon besoin d’apprendre de nouvelles chsoes.
Lorsqu’il nous manque des challenges dans notre quotidien, qu’ils soient grands ou petits, une certaine routine s’installe.
On finit donc par s’ennuyer au travail, surtout lorsqu’on est multipotentiel puisqu’on a une appétence pour les challenge personnels. Lorsque vous n’en avez pas suffisamment, vous ressentez donc un manque de stimulation intellectuelle.
C’est d’ailleurs l’une des raisons qui pousse les personnes à se reconvertir ou à créer leur propre activité.
3. Une baisse d’activité
Peu importe la structure dans laquelle on travaille, on a tous des moments de rush et des moments de baisse d’activité.
Lorsqu’il n’y a pas travail ou du moins, pas suffisamment, et qu’on se retrouve à devoir faire du présentéisme, les journées sont très très longues…
C’est souvent durant ces moments que je me suis rendue compte que j’avais une capacité à me réinventer en me créant de nouvelles activités. Par exemple, c’est en faisant de la veille que je me suis dit que je pouvais proposer des articles à des revues juridiques.
C’est ce qui m’a fait prendre conscience que j’avais un profil à travailler à mon compte en exerçant plusieurs casquettes.
Comme cela me faisait peur, je préfèrais l’étouffer pour le moment.
4. Un manque de sens
Quand l’ennui s’installe, on finit par se demander pourquoi on se lève le matin, à attendre avec impatience que la journée se termine ou encore à compter les jours jusqu’au prochain week-end ou jusqu’aux prochaines vacances.
Durant les moments de repos, comme le week-end, on a l’impression de revivre.
Et le lundi, c’est reparti pour une semaine où l’ennui est toujours là !
Il devient notre compagnon de route… On finit par en oublier son existence ! Pourtant, il est toujours bel et bien là.
Là je vous résume ce que j’ai vécu depuis plusieurs années et il n’a pas été simple de sortir de cette situation.
En fait, lorsque l’ennui fait partie de notre quotidien, on ressent une forte envie de changer la situation en postulant pour un autre poste ou en faisant une reconversion professionnelle.
Paradoxalement, les conséquences que peut occasionner l’ennui sont assez sournoises.
Celles-ci peuvent nous pousser à rester involontairement dans cette situation.
C’est pour cela qu’on peut avoir l’impression de faire à la fois un pas en avant et un pas en arrière.
Quelles sont les conséquences de l’ennui au travail ?
Ressentir de l’ennui au travail a les mêmes conséquences que le manque de sport.
Moins on fait d’exercices physiques, plus on est rouillé et plus c’est difficile de s’y remettre.
Pour l’esprit, c’est exactement pareil.
En effet, lorsqu’on se retrouve à faire des tâches qui ne nous permettent pas de penser et d’agir ou d’être challengé, on finit par se rouiller.
C’est grâce à la réalisation de nouvelles tâches ou de nouveaux challenges que l’on progresse.
A l’inverse, on finit par régresser.
Sans oublier la perte d’estime de soi puisqu’on développe peu à peu la croyance qu’on ne sert à rien, voire qu’on est bon à rien.
Il y a également la confiance en soi qui en prend un coup. Moins on en fait, moins on a confiance en ses capacités.
Là encore, c’est grâce à la réalisation de nouvelles tâches ou de nouvelles missions que l’on prend conscience et donc confiance de ses capacités à faire telle ou telle chose.
Si cette situation d’ennui s’installe et perdure, il sera donc de plus en plus dur d’en sortir.
On peut se dire, comme j’ai pu le faire, que la situation changera par elle-même mais c’est rarement le cas.
On peut comparer cette situation aux rencontres amoureuses.
Même si l’on peut faire des rencontres lorsqu’on s’y attend le moins, on ne fera aucune rencontre si l’on reste cloîtré chez soi. La personne ne surgira pas de son placard.
C’est exactement pareil si l’on reste assis derrière son bureau à attendre.
Paradoxalement, si on a eu tendance à multiplier les expériences professionnelles, on peut être fatigué de changer de job, d’autant plus si l’ennui revient toujours à un moment donné.
En effet, comme on le sait, lorsqu’on a un profil multipotentiel, on a tendance à s’ennuyer très vite.
On peut finir par se dire quoi que je fasse, je finirai toujours par m’ennuyer donc autant me contenter de mon poste actuel.
Comment sortir de l’ennui au travail ?
1. Prendre conscience de la nécessité de nourrir sa curiosité
En tant que multipotentiels, vous avez besoin d’apprendre, d’évoluer et de grandir. C’est presque vital.
Peut-être que, comme moi, vous avez tendance à vous intéresser à un sujet et une fois que vous avez l’impression d’en avoir fait le tour, vous passez à un autre sujet.
Est-ce que cela signifie que vous ne terminez jamais ce que vous commencez ?
Non !
Tout vient du fait que vous avez besoin de nourrir votre curiosité débordante par de la nouveauté.
C’est votre carburant. C’est qui va allumer la flamme à l’intérieur de vous.
2. Se construire un plan de carrière
Pour ma part, j’ai longtemps cherché le métier idéal fait pour moi. En vain.
Avec le recul, je me rends compte avoir perdu beaucoup d’énergie à vouloir trouver le métier de mes rêves.
Ce n’est pas qu’il n’existe mais comme je me lasse très vite, j’ai intégré aujourd’hui l’idée que je ne pourrai pas exercer toute ma vie le même métier.
C’est ainsi que j’en suis arrivée à l’idée de me construire un plan de carrière avec des multiples casquettes pour varier mon quotidien et éviter que l’ennui ne s’installe.
Si vous aussi vous avez du mal à trouver le métier fait pour vous, vous pouvez commencer à lister les sujets qui vous intéressent et les choses que vous avez envie d’accomplir durant votre carrière.
Cela va vous permettra de voir comment vous pouvez envisager votre avenir professionnel, tout en ayant en tête que les choses évolueront.
Dans la mesure où l’on passe rapidement d’un sujet à l’autre et que l’on aime évoluer, ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être plus demain.
Vous pourrez toujours réviser votre liste pour poursuivre votre route.
3. Choisir l’entreprenariat
Même si l’entrepreneuriat n’est pas un métier mais un statut, celui-ci permet une certaine flexibilité qui est importante pour les multipotentiels.
En effet, vous pouvez commencer par une activité que vous pouvez faire évoluer par la suite.
Vous pouvez aussi faire évoluer vos produits ou vos offres de service.
Vous pouvez aussi exercer plusieurs activités simultanément. Par exemple, vous pouvez être coach, photographe et graphiste.
Ce statut permet de vous créer une activité qui vous corresponde réellement.
Vous n’allez pas ressentir le côté étriqué ou cloisonné que vous pouvez ressentir si vous travaillez au sein d’une structure très hiérarchisée ou avec une forte culture de process.
4. Slasher
Si l’entrepreneuriat ne vous tente pas, vous pouvez aussi choisir de slasher.
Vous pouvez cumuler deux postes à temps partiel ou alors avoir un temps partiel qui vous assure une certaine sécurité financière et une activité en tant qu’indépendant à côté.
Même si cela demande une certaine organisation,c’est une option qui offre une sécurité financière et permet d’éviter l’ennui.
5. Assumer son profil multipotentiel
De plus en plus de recruteurs sont à la recherche de soft kills, à savoir l’esprit de synthèse, l’apprentissage rapide et la flexibilité.
Votre curiosité vous pousse à vous intéresser à des sujets divers et à pratiquer des activités variées.
Vous avez cette capacité de faire des liens entre vos idées et d’associer des compétences.
Vous avez donc cette capacité à identifier les problèmes et à anticiper les difficultés à venir.
C’est une vraie valeur ajoutée à mettre en avant soit envers votre hiérarchie, si le dialogue est possible pour faire évoluer votre poste actuel, soit envers le marché de l’emploi.